ALICE AU PAYS DES MERVEILLES
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ALICE AU PAYS DES MERVEILLES
Un homme d'affaire Londonnien évoque la possibilité d'ouvrir de nouveaux comptoirs commerciaux dans des pays toujours plus lointains. Il est au milieu de ses amis et de son associé, il est plaisant et enthousiaste. Une petite fille blonde apparait sur le seuil. L'homme cesse aussitôt d'exposer ses visions ambitieuses pour s'occuper de la petite. Il l'accompagne jusqu'à sa chambre et il la console de ce cauchemar qu'elle fait régulièrement en lui confirmant qu'elle est sans doute folle mais que les gens biens le sont la plupart du temps.
Des années plus tard, une femme d'un certain âge reprend sa fille qui n'est guère respectueuse de l'étiquette. Les deux femmes arrivent enfin à la party organisée par le lord qui était associé avec leur épouc et père. Alice apprend par deux soeurs de ses amies que le fils de la maisonsouhaite demander sa main au cours de cette journée. Tandis qu'elle marche avec la lady qui voudrait la voir prendre son fils pour époux, elle aperçoit le long des taillis un lapin qiui file de manière surprenante. La conversation de son hôtesse ne la séduisant décidément pas, elle se hâte de suivre le lapin...
Tim Burton a toujours été mon réalisateur préféré et ce depuis Beetle juice. Je n'ai guère dérogé à cette règle, sauf pour ce qui concerne la planète des singes (j'avais préféré l'original) et Charlie et la chocolaterie (je n'ai pas du tout accroché aux petits bonhommes qui se multipliaient, pour ne citer qu'eux).
Je suis allée voir Alice au cinéma avec les meilleures dispositions, parce que depuis mes cinq ans cette histoire a toujours été chère à mon coeur, et que j'adore l'association Burton-Elfman-Depp.
Dès le début, j'ai adoré. La scène avec le père et sa fillette, les réactions d'Alice devant ce monde de conventions et le petit grain de folie qui surgit dans cette société conformiste et pleine de faux semblants.
A partir de l'instant où j'ai pénétré dans le rêve d'Alice, je n'en suis plus sortie. Les personnages (particulièrement Johnny Depp, drôle, fou, forcément, émouvant, étrange, profond) et Ann Hattaway, excellente en reine sans cervelle d'une rare grâce, le lapin, la chenille, la reine rouge, irrésistible, m'ont plu au plus haut point. Je suis tombée en amour pour ce film aux images dignes de la vision de Tim, gothiques, romantiques, noires, décalées... Bref ! Alice et ses yeux cernés est elle aussi une créature du réalisateur, troublante dans ses curieuses robes non conventionnelles qui changent au gré des mangez-moi et des buvez-moi. 6/6.
Des années plus tard, une femme d'un certain âge reprend sa fille qui n'est guère respectueuse de l'étiquette. Les deux femmes arrivent enfin à la party organisée par le lord qui était associé avec leur épouc et père. Alice apprend par deux soeurs de ses amies que le fils de la maisonsouhaite demander sa main au cours de cette journée. Tandis qu'elle marche avec la lady qui voudrait la voir prendre son fils pour époux, elle aperçoit le long des taillis un lapin qiui file de manière surprenante. La conversation de son hôtesse ne la séduisant décidément pas, elle se hâte de suivre le lapin...
Tim Burton a toujours été mon réalisateur préféré et ce depuis Beetle juice. Je n'ai guère dérogé à cette règle, sauf pour ce qui concerne la planète des singes (j'avais préféré l'original) et Charlie et la chocolaterie (je n'ai pas du tout accroché aux petits bonhommes qui se multipliaient, pour ne citer qu'eux).
Je suis allée voir Alice au cinéma avec les meilleures dispositions, parce que depuis mes cinq ans cette histoire a toujours été chère à mon coeur, et que j'adore l'association Burton-Elfman-Depp.
Dès le début, j'ai adoré. La scène avec le père et sa fillette, les réactions d'Alice devant ce monde de conventions et le petit grain de folie qui surgit dans cette société conformiste et pleine de faux semblants.
A partir de l'instant où j'ai pénétré dans le rêve d'Alice, je n'en suis plus sortie. Les personnages (particulièrement Johnny Depp, drôle, fou, forcément, émouvant, étrange, profond) et Ann Hattaway, excellente en reine sans cervelle d'une rare grâce, le lapin, la chenille, la reine rouge, irrésistible, m'ont plu au plus haut point. Je suis tombée en amour pour ce film aux images dignes de la vision de Tim, gothiques, romantiques, noires, décalées... Bref ! Alice et ses yeux cernés est elle aussi une créature du réalisateur, troublante dans ses curieuses robes non conventionnelles qui changent au gré des mangez-moi et des buvez-moi. 6/6.
Dangercop- Sphinx Terre
- Messages : 381
Date d'inscription : 01/04/2010
Age : 64
Localisation : Paris
Ça glisse au pays des merguezs.
C'est un film de boules ?Dangercop a écrit:... L'homme cesse aussitôt d'exposer ses visions ambitieuses pour s'occuper de la petite. Il l'accompagne jusqu'à sa chambre... Les deux femmes arrivent enfin à la party organisée par le lord... elle se hâte de suivre le lapin...
Oui, c'est bien un film de boules.Dangercop a écrit:... La scène avec le père et sa fillette... A partir de l'instant où j'ai pénétré dans le rêve d'Alice, je n'en suis plus sortie... troublante dans ses curieuses robes non conventionnelles qui changent au gré des mangez-moi et des buvez-moi.
Prytwen- Gorgone Zola
- Messages : 900
Date d'inscription : 30/03/2010
Re: ALICE AU PAYS DES MERVEILLES
Déja j'évacue le gadget j'ai eu beau chercher, je n'ai pas compris l'intérêt de la 3d pour ce film, a part 3-4 effets, je trouve ça super plat.
Mais c'est une grosse arnaque ce film.
Ça fait illusion au début du film, mais plus le temps passe, plus j'ai trouvé le film mauvais.
Le film est en mode automatique, l'histoire défile sans provoquer d'émotion, sans magie, sans surprises, alice subit constamment l'action, tout se déroule devant ses yeux, sans qu'elle n'ait son mot à dire, Burton ne fait que répéter grossièrement ce qui existait déjà dans le livre, sans rien apporter de plus, il a disposition un univers ultra riche et merveilleux et n'en tire rien.
Il part du principe de mélanger plusieurs univers de Lewis Carroll, pourquoi pas, mais a quoi cela sert ?
Alice nous dit constamment que se battre contre le Jabberwocky est contre ses principes, un d'un coup à la fin parce qu'on a bien insister que ça allait arriver, elle change d'avis sans que l'on comprenne réellement pourquoi.
Et qu'est ce que lui apporte ce nouveau voyage finalement ?
Rien, elle donne sa réponse pour sa demande de fiançailles alors qu'elle devait s'en douter depuis un moment, elle dit a une vielle un peu folle ou elle devrait se retrouver qu'il faut abandonner les princes charmant et se faire soigner :blink: et surtout, sa grande résolution, c'est de devenir
euh...
C'est un message ultra cynique de Burton ?
A la fin, je n'en pouvais plus, la dance de Johnny depp m'a achevé, enfin presque, il restait encore la conclusion sur Alice et le générique qui tombe avec Avril Lavigne qui nous hurle dans les oreilles.
La c'était plus possible, j'ai cherché mes affaires dans le noir et j'ai couru vers la sortie, une employée du ciné a faillie se prendre la porte dans la tronche .
J'avais encore de l'espoir de revoir Tim Burton faire un bon film, mais la ça me semble plus possible, il a touché le fond.
Alice est un roman anti-conformiste, qui surprend, crée un univers, est un voyage merveilleux et complexe de la psyché d'une jeune fille, appelle constamment à la remise en cause, il n'y rien de tout cela dans ce film.
0/6.
Mais c'est une grosse arnaque ce film.
Ça fait illusion au début du film, mais plus le temps passe, plus j'ai trouvé le film mauvais.
Le film est en mode automatique, l'histoire défile sans provoquer d'émotion, sans magie, sans surprises, alice subit constamment l'action, tout se déroule devant ses yeux, sans qu'elle n'ait son mot à dire, Burton ne fait que répéter grossièrement ce qui existait déjà dans le livre, sans rien apporter de plus, il a disposition un univers ultra riche et merveilleux et n'en tire rien.
Il part du principe de mélanger plusieurs univers de Lewis Carroll, pourquoi pas, mais a quoi cela sert ?
Alice nous dit constamment que se battre contre le Jabberwocky est contre ses principes, un d'un coup à la fin parce qu'on a bien insister que ça allait arriver, elle change d'avis sans que l'on comprenne réellement pourquoi.
Et qu'est ce que lui apporte ce nouveau voyage finalement ?
Rien, elle donne sa réponse pour sa demande de fiançailles alors qu'elle devait s'en douter depuis un moment, elle dit a une vielle un peu folle ou elle devrait se retrouver qu'il faut abandonner les princes charmant et se faire soigner :blink: et surtout, sa grande résolution, c'est de devenir
- Spoiler:
- businneswoman
euh...
C'est un message ultra cynique de Burton ?
- Spoiler:
- Rêver aujourd'hui, c'est partir faire du business et oublier ses illusions passés?
A la fin, je n'en pouvais plus, la dance de Johnny depp m'a achevé, enfin presque, il restait encore la conclusion sur Alice et le générique qui tombe avec Avril Lavigne qui nous hurle dans les oreilles.
La c'était plus possible, j'ai cherché mes affaires dans le noir et j'ai couru vers la sortie, une employée du ciné a faillie se prendre la porte dans la tronche .
J'avais encore de l'espoir de revoir Tim Burton faire un bon film, mais la ça me semble plus possible, il a touché le fond.
Alice est un roman anti-conformiste, qui surprend, crée un univers, est un voyage merveilleux et complexe de la psyché d'une jeune fille, appelle constamment à la remise en cause, il n'y rien de tout cela dans ce film.
0/6.
sutter cane- Gorgone Zola
- Messages : 629
Date d'inscription : 05/04/2010
Age : 42
Localisation : Time And Relative Dimension In Space
Re: ALICE AU PAYS DES MERVEILLES
Comme çà, au moins, on a deux avis TRèS contradictoires
Callahan- Adminotaure
- Messages : 580
Date d'inscription : 30/03/2010
Localisation : Dans ses chaussons
Re: ALICE AU PAYS DES MERVEILLES
Callahan a écrit:Comme çà, au moins, on a deux avis TRèS contradictoires
C'est là tout l'intérêt. Cela prouve que chacun peut avoir une vision très opposée d'une même oeuvre. Et c'est ainsi depuis que le cinéma existe.
Dangercop- Sphinx Terre
- Messages : 381
Date d'inscription : 01/04/2010
Age : 64
Localisation : Paris
Re: ALICE AU PAYS DES MERVEILLES
Le 26 novembre 1864, le professeur de mathématiques et ancien révérend Charles Ludwidge Dodgson offrait à la jeune Alice Liddell le manuscrit d’une histoire qu’il écrivit à son attention, et qu’il signa sous le pseudonyme de Lewis Caroll. Alice au Pays des Merveilles, une œuvre didactique permettant aux enfants de comprendre la logique et de s’amuser avec les expressions et autres comptines de l’ère victorienne, mais qui doit sa popularité essentiellement à son décorum absurde et fantaisiste. Quelques années plus tard, Caroll écrivit la suite des aventures d’Alice qui se trouvait cette fois ci De l’autre Coté du Miroir, puis vint les réeditions, les multiples adaptations au cinéma, à la tv, les œuvres inspirées de, etc…qui ancrèrent définitivement les habitants de Wonderland dans la culture populaire. Aujourd’hui les studios Disney, a qui on doit déjà la plus célèbre adaptation du roman avec leur long métrage animé de 1951, offrent à un Tim Burton sur la pente descendante l’occasion de donner sa version. Une rencontre qui, vraisemblablement, a tout pour faire fantasmer mais qui au final a tout du rendez vous manqué.
Alice désormais âgée de 19 ans, retourne dans le monde fantastique qu’elle a découvert quand elle était enfant. Elle s’embarque alors dans une aventure extraordinaire où elle accomplira son destin : mettre fin au règne de terreur de la Reine Rouge.
Un personnage de conte qui a vécu des aventures dans un pays imaginaire étant enfant et qui y revient une fois adulte, en ayant évidemment perdu ses souvenirs entre temps, ça ne vous rappelle rien ? Mais si souvenez vous, Robin Williams en collants, un iroquois philippin, Dustin Hoffmann refaisant Tootsie sous LSD…Et oui, le Alice au pays des merveilles de Burton reprend le concept du tristement célèbre Hook de Steven Spielberg. Une idée en soi pas mauvaise du tout, permettant de s’éloigner du matériau de base et livrer une interprétation plus personnelle, bref faire du neuf avec du vieux. Cependant, l’enfer est pavé de bonnes intentions comme on dit, et ce pitch de départ n’est que l’arbre qui cache la forêt d’erreurs. A commencer par le fait d’avoir voulu y associer les thématiques d’un voyage initiatique à la Joseph Campbell (auteur qui a mis en évidence les schémas archétypaux communs à tous les mythes, qu’il regroupe sous le terme de monomythe, et qu’on retrouve aussi bien dans la mythologie grecque que dans Star Wars, Le Seigneur des Anneaux, Avatar…), transformant le pays des merveilles en un simple univers heroic-fantasy de plus, avec une terre ravagée, une lutte entre le bien et le mal et une quête à accomplir. D’autant plus que ce parti pris n’est jamais approfondi et évite les enjeux de taille, ne laissant qu’une vague histoire de prophétie inévitable.Le monde imaginé par Lewis Caroll perd de son essence, de son identité, au profit d’une orientation plus tendance, plus familière au grand public ces derniers temps, plus...fade. Fade le mot est lâché.
Contrairement à ce que l’on pourrait craindre, c’est le travail visuel qui s’en sort le mieux. Les décors sont très réussis et donneraient presque envie d’y croire. Les designs de Bobby Chiu et Kei Acedera quant à eux sont loin d’être inintéressants mais sont également gâchés par une transposition en CGI de moyenne facture et par le ton trop sérieux du film qui crée un décalage avec leur allures cartoonesque. Un relativement joli plat sans saveur, de par le manque d’un ingrédient clé : la folie. Un comble pour un univers qui se définit par ce seul trait de caractère. Ainsi, on se retrouve avec des personnages tous plus rationnels les uns que les autres, notamment le chapelier fou qui n’a de fou que le nom, et dont seul l’aspect et le cheveu sur la langue permettent de le cataloguer au mieux comme un brin excentrique. Au passage, il est étonnant de voir Johnny Depp se retenir de cabotiner, le monsieur aimant trop souvent nous ressortir son numéro de Jack Sparrow (grandement inspiré par le Dustin Hoffman de Hook) ces derniers temps, alors que pour une fois le rôle l’autorisait à tous les débordements. De cet amas de créatures sérieuses et graves, il n’y a guère que le lièvre de Mars qui semble être resté égal à lui même. Le temps d’une magnifique mais trop courte séquence de flashback nous montrant le premier voyage d’Alice au pays des merveilles, on se met à fortement regretter de ne pas pouvoir assister à cela sur toute la durée du film. Non pas que tout soit à jeter dans la version Burton mais force est de constater que la sauce ne prend pas. La faute à un script paresseux qui ne laisse aucune chance à ses protagonistes, à commencer par la pauvre héroïne. Mia Wasikowska a beau être ravissante dans ses petites robes, elle incarne une Alice de plus en plus effacée au fil de l’aventure, qui abandonne trop facilement son libre arbitre pour la passivité puis l’obéissance pour que l’on s’y attache. Le reste du casting cinq étoiles remplit son rôle gentiment et sans fulgurance, à l’exception peut être de Helena Bonham Carter qui semble prendre du plaisir à jouer les vilaines mégalo et Stephen Fry en chat de Cheshire à l’amusante nonchalance à défaut du nihilisme attendu. On pourrait regretter de ne pas voir cet incroyable bestiaire plus développé, mais le cas du chapelier fou nous donne tort, tant celui ci se révèle bien creux au final. Fade, creux, sans folie, voilà ce qui sonne comme un pur film de commande pour Tim Burton. On savait le réalisateur assagi depuis longtemps, mais depuis son précédent film Sweeney Todd , il semble être passé en mode automatique, se contentant d’imposer sa patte graphique et sa famille d’acteurs sur des projets qui ne l’inspirent guère. Un simple travail d’illustrateur en somme, et bien que le papa d’Edward aux mains d’Argent reste un des meilleurs conteurs de cinéma, il faut bien admettre qu’il n’a plus rien à dire. Il en va de même pour son fidèle Danny Elfman qui peine à se renouveler, du moins lorsqu’il travaille avec Burton. De son score, on ne retiendra que le thème principal, entêtant à défaut d’être original.
Ni vraiment mauvais, ni vraiment bon, ce nouvel Alice au pays des merveilles apparaît comme un divertissement formaté de plus et un constat d’échec pour celui qui nous faisait autre fois vibrer avec sa galerie de freaks, nous avouant à demi mot lors d’une conclusion maladroite que l’imaginaire n’est plus qu'une affaire d’argent. Tim Burton aurait mieux fait de ne pas suivre le lapin blanc dans son terrier. Un projet qui aurait pu donner une œuvre majeure dans la carrière du réalisateur il y a vingt ans mais qui, aujourd’hui, est synonyme de déjà vu et de flemmardise. Reste de jolies images qui ne compensent pas le manque de folie et d’originalité de l’ensemble. On lui préfèrera d’autres dérivations du classique de Lewis Caroll tels que Mirrormask de Dave Mckean, Le Labyrinthe de Pan de Guillermo Del Toro ou encore le récent Coraline d’Henry Selick, à la fois respectueuses de leur modèle et bénéficiant de la touche de fraicheur que semble voir perdu le kid de Burbank.
Alice désormais âgée de 19 ans, retourne dans le monde fantastique qu’elle a découvert quand elle était enfant. Elle s’embarque alors dans une aventure extraordinaire où elle accomplira son destin : mettre fin au règne de terreur de la Reine Rouge.
Un personnage de conte qui a vécu des aventures dans un pays imaginaire étant enfant et qui y revient une fois adulte, en ayant évidemment perdu ses souvenirs entre temps, ça ne vous rappelle rien ? Mais si souvenez vous, Robin Williams en collants, un iroquois philippin, Dustin Hoffmann refaisant Tootsie sous LSD…Et oui, le Alice au pays des merveilles de Burton reprend le concept du tristement célèbre Hook de Steven Spielberg. Une idée en soi pas mauvaise du tout, permettant de s’éloigner du matériau de base et livrer une interprétation plus personnelle, bref faire du neuf avec du vieux. Cependant, l’enfer est pavé de bonnes intentions comme on dit, et ce pitch de départ n’est que l’arbre qui cache la forêt d’erreurs. A commencer par le fait d’avoir voulu y associer les thématiques d’un voyage initiatique à la Joseph Campbell (auteur qui a mis en évidence les schémas archétypaux communs à tous les mythes, qu’il regroupe sous le terme de monomythe, et qu’on retrouve aussi bien dans la mythologie grecque que dans Star Wars, Le Seigneur des Anneaux, Avatar…), transformant le pays des merveilles en un simple univers heroic-fantasy de plus, avec une terre ravagée, une lutte entre le bien et le mal et une quête à accomplir. D’autant plus que ce parti pris n’est jamais approfondi et évite les enjeux de taille, ne laissant qu’une vague histoire de prophétie inévitable.Le monde imaginé par Lewis Caroll perd de son essence, de son identité, au profit d’une orientation plus tendance, plus familière au grand public ces derniers temps, plus...fade. Fade le mot est lâché.
Contrairement à ce que l’on pourrait craindre, c’est le travail visuel qui s’en sort le mieux. Les décors sont très réussis et donneraient presque envie d’y croire. Les designs de Bobby Chiu et Kei Acedera quant à eux sont loin d’être inintéressants mais sont également gâchés par une transposition en CGI de moyenne facture et par le ton trop sérieux du film qui crée un décalage avec leur allures cartoonesque. Un relativement joli plat sans saveur, de par le manque d’un ingrédient clé : la folie. Un comble pour un univers qui se définit par ce seul trait de caractère. Ainsi, on se retrouve avec des personnages tous plus rationnels les uns que les autres, notamment le chapelier fou qui n’a de fou que le nom, et dont seul l’aspect et le cheveu sur la langue permettent de le cataloguer au mieux comme un brin excentrique. Au passage, il est étonnant de voir Johnny Depp se retenir de cabotiner, le monsieur aimant trop souvent nous ressortir son numéro de Jack Sparrow (grandement inspiré par le Dustin Hoffman de Hook) ces derniers temps, alors que pour une fois le rôle l’autorisait à tous les débordements. De cet amas de créatures sérieuses et graves, il n’y a guère que le lièvre de Mars qui semble être resté égal à lui même. Le temps d’une magnifique mais trop courte séquence de flashback nous montrant le premier voyage d’Alice au pays des merveilles, on se met à fortement regretter de ne pas pouvoir assister à cela sur toute la durée du film. Non pas que tout soit à jeter dans la version Burton mais force est de constater que la sauce ne prend pas. La faute à un script paresseux qui ne laisse aucune chance à ses protagonistes, à commencer par la pauvre héroïne. Mia Wasikowska a beau être ravissante dans ses petites robes, elle incarne une Alice de plus en plus effacée au fil de l’aventure, qui abandonne trop facilement son libre arbitre pour la passivité puis l’obéissance pour que l’on s’y attache. Le reste du casting cinq étoiles remplit son rôle gentiment et sans fulgurance, à l’exception peut être de Helena Bonham Carter qui semble prendre du plaisir à jouer les vilaines mégalo et Stephen Fry en chat de Cheshire à l’amusante nonchalance à défaut du nihilisme attendu. On pourrait regretter de ne pas voir cet incroyable bestiaire plus développé, mais le cas du chapelier fou nous donne tort, tant celui ci se révèle bien creux au final. Fade, creux, sans folie, voilà ce qui sonne comme un pur film de commande pour Tim Burton. On savait le réalisateur assagi depuis longtemps, mais depuis son précédent film Sweeney Todd , il semble être passé en mode automatique, se contentant d’imposer sa patte graphique et sa famille d’acteurs sur des projets qui ne l’inspirent guère. Un simple travail d’illustrateur en somme, et bien que le papa d’Edward aux mains d’Argent reste un des meilleurs conteurs de cinéma, il faut bien admettre qu’il n’a plus rien à dire. Il en va de même pour son fidèle Danny Elfman qui peine à se renouveler, du moins lorsqu’il travaille avec Burton. De son score, on ne retiendra que le thème principal, entêtant à défaut d’être original.
Ni vraiment mauvais, ni vraiment bon, ce nouvel Alice au pays des merveilles apparaît comme un divertissement formaté de plus et un constat d’échec pour celui qui nous faisait autre fois vibrer avec sa galerie de freaks, nous avouant à demi mot lors d’une conclusion maladroite que l’imaginaire n’est plus qu'une affaire d’argent. Tim Burton aurait mieux fait de ne pas suivre le lapin blanc dans son terrier. Un projet qui aurait pu donner une œuvre majeure dans la carrière du réalisateur il y a vingt ans mais qui, aujourd’hui, est synonyme de déjà vu et de flemmardise. Reste de jolies images qui ne compensent pas le manque de folie et d’originalité de l’ensemble. On lui préfèrera d’autres dérivations du classique de Lewis Caroll tels que Mirrormask de Dave Mckean, Le Labyrinthe de Pan de Guillermo Del Toro ou encore le récent Coraline d’Henry Selick, à la fois respectueuses de leur modèle et bénéficiant de la touche de fraicheur que semble voir perdu le kid de Burbank.
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