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L'Etrange Festival 2012

 :: 7ème Art :: Cinéma

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L'Etrange Festival 2012 Empty L'Etrange Festival 2012

Message  Le Docteur Ven 7 Sep - 11:33

Un topic pour parler des films vus lors de cette 18ème édition du festival, qui a lieu comme tous les ans au Forum des Images de Châtelet.

Un jour de chance
de Alex de la Iglesia.

Coup d'envoi prometteur, et le nom d'Alex De La Iglesia n'occasionne pas du tout un jugement hâtif ou un sourire béat rien qu'à l'idée de voir le film à venir...non point du tout. Le plus grand cinéaste espagnol actuel poursuit son oeuvre dans la satire au vitriol du monde dans lequel il vit et de ses absurdités, même s'il a laissé un peu de coté les jeux de massacre politiquement incorrects et réjouissants qui caractérisaient accion mutante, le jour de la bête, muertos de risa ou mes chers voisins ou bien le crime parfait. Reprenant un postulat proche de celui du gouffre aux chimères de Billy Wilder (en changeant le point de vue), il nous fait suivre Roberto, monsieur tout le monde chômeur malchanceux dans la pub, qui tombe du haut d'un musée et se retrouve avec une barre coincée dans la tête. Sa survie n'est plus le seul facteur à prendre en compte. Le voilà centre d'attention des médias nationaux, aubaine pour les carnassiers du grand spectacle qui parieraient bien sur sa mort en direct, calamité pour la directrice des lieux et pour le maire, objet de ralliement et de curiosité pour les gens. Roberto s'accroche à cette bouffée de célébrité comme si c'était un cadeau, une dernière chance d'être quelqu'un. Après le furieux et baroque Balada Triste qui affichait la colère du cinéaste face à l'histoire de son pays, ce nouveau film fait ressortir une amertume rentrée, non dénuée de l'humour qui accompagne toujours les films du réalisateur. Si un éclairage ou un plan va iconiser ou typer ses personnages pour nous indiquer une fonction présente ou à venir (le héros disposé comme le Christ sur sa croix, l'agent qui est filmé comme une figure diabolique ou un Judas comploteur), il se garde bien de trop de débordements qui pourraient faire basculer le film dans la farce, si bien qu'en dehors du nom du réalisateur, le film a finalement peu sa place à l'Etrange festival. Un jour de chance (titre inapproprié, contrairement au titre original la chispa de la vida) est un film empathique et humain sur des temps qui ne le sont plus, et si le film de Billy Wilder était un pavé dans la mare de son époque, De La Iglesia ne fait plus que constater ce qui est exposé au grand jour depuis des années. Un jour de chance se détache de son aîné par le point de vue important de Roberto et de par une figure essentielle du film, la femme du héros, incarnée par une Salma Hayek formidable, symbole de dignité jusque dans le dernier plan face à ce monde qui cherche à s'approprier son mari après l'avoir détruit. Une des plus belles scènes du film montre la famille réunie autour d'une interview bidon lors de laquelle une forme de prise de conscience s'opère entre les personnes présentes, alors que le père est dans un état critique. A la fois dépouillée et riche des caractérisations (un poil décalés, mais attachantes) de ses personnages, elle sonne incroyablement juste et fine en dépit d'un contexte chaotique. La faute à une alchimie qui était déjà présente dans Balada Triste, qui élimine peu à peu la distance entre le cinéaste et ses oeuvres.

5/6
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Message  Le Docteur Dim 9 Sep - 21:37

Los Chidos de Omar Rodriguez Lopez

Un film du guitariste de At the drive in et Mars Volta, qui n'a donc fait que du bien à la musique, que le programme relie à du John Waters. Très alléchant tout ça. On suit une famille de mexicains pauvres, sales, moches et méchants qui accumulent un joyeux catalogue de déviances, même si la mère est particulièrement religieuse. Leur vie suit son cours jusqu'à l'arrivée de Kim, un américain dont le pneu a crevé. Il ne pipe pas un mot de leur langue, mais la famille décide de le retenir pour profiter de lui. Kim s'attache peu à peu à eux. Cette différence de compréhension est le ressort comique le plus efficace du film, qui s'enfonce dans une routine lorsqu'il accumule les tares de la famille sans proposer de véritable ligne directrice (celle de l'étranger est pas mal, mais elle ne mène pas à grand chose pendant une bonne partie du film). La post synchro est volontairement loupée et difficilement supportable sur le long terme, la bande son est répétitive (en dehors d'un morceau de Tom Waits plutôt bienvenu), ce qui donne au départ un motif au film mais sur 1h30, on pique facilement du nez. A part ça, il y'a quand même quelques moments drôles et un final qui réveille bien.

3/6


Bullet Collector
de Alexander Vartanov

Un film hommage aux 400 coups de François Truffaut entièrement tourné en noir et blanc (plutôt beau d'ailleurs). On suit les délires d'un gamin qui s'invente une vie de caïd pour pallier à sa vie de merde avec sa mère et son beau-père. Ses délires s'amplifient lorsqu'il assiste au meurtre d'un type, et il s'invente un ami imaginaire (vraisemblablement le fils d'un traitre que son père aurait tué, qui aime se déguiser en animal sorti tout droit d'un clip de Bjork). Il se retrouve au final dans une maison de correction et ça chauffe pas mal à la fin. Un film visuellement très travaillé, qui porte aussi une grande importance au son pour nous immerger dans les tourments intérieurs de son personnage principal. Mais qu'est ce que c'est long, deux heures de stylisation pour raconter aussi peu, surtout après Los Chidos qui était déjà bien long. Ne pouvant pas entrer dans le film en dépit de ses qualités, j'ai piqué du nez à plusieurs reprises.

2/6
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Message  Le Docteur Mar 11 Sep - 20:20

Insensibles de Juan Carlos Medina

Un bon film que j'aurais aimé trouvé excellent, tant il est appliqué et efficace. Mais pas mal d'incohérences empêchent d'apprécier la puissance du climax. Dans le présent, on suit un chirurgien qui a un accident et qui perd sa femme. L'accident a permis de déceler une tumeur très avancée qui l'oblige à recourir à une greffe de moelle, mais l'affaire s'avérera bien plus compliquée qu'il le pense. Dans les années 30, des enfants sont enfermés, atteints d'un syndrome qui les empêche de ressentir la douleur qui les rend dangereux pour eux-même et pour les autres. Très vite, l'un d'entre eux se distingue par ses "talents". Les aléas de l'Histoire feront qu'il tombera entre les mains du totalitarisme pour devenir l'instrument des folies du 20ème siècle. La musique est superbe, la direction d'acteurs très bonne et les scènes du passé sont étonnantes. Sèches, sans concession mais souvent émouvantes, elles montrent une étonnante maturité dans la narration pour un cinéaste dont c'est le premier long. Le raccord avec le présent est un peu plus maladroit. Le film se trouve être en majeure partie une production espagnole bien qu'il soit avant tout français. Il a plus à voir avec les récents films historico-fantastiques que l'Espagne nous a donné qu'avec le fantastique français. Il apporte néanmoins quelque chose d'original dans sa mise en scène de l'horreur, beaucoup plus suggestive qu'un labyrinthe de Pan mais aussi beaucoup plus malsaine (et bien moins ronflante) que la plupart des films de la nouvelle vague fantastique espagnole. Un réalisateur à suivre.

4.5/6
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Message  Le Docteur Jeu 13 Sep - 11:11

God Bless America de Bobcat Goldtwaith

Frank ne supporte plus ses voisins, l'idiotie et la méchanceté gratuite des gens à la télé. Mais tout irait à peu près bien si toutes ses attaches ne cédaient pas en peu de temps. Cerise sur le gâteau, il voit sa fille devenir ce qu'il déteste sans pouvoir rien y faire. Il décide d'en finir avec la gamine d'un show télé où les parents payent un super anniv' à sa fille (si si ça existe, je l'ai vu). Une autre gamine va alors entrer dans sa vie, l'empêcher de se suicider et lui faire comprendre que sa vie peut encore servir à faire quelque chose d'utile, soit buter tous ces connards qui font que la télé est devenue invivable, à l'image du monde dans lequel ils vivent. S'ensuit un roadtrip meurtrier pour nos deux héros qui jouent les Bonnie and Clyde des temps modernes, en mode redresseurs de tort. Ce film ne manquera pas d'être comparé à Super, au programme de l'Etrange Festival l'année dernière, principalement parcequ'il propose un couple gamine/homme plus mûr et qu'il s'inscrit dans un registre vigilante. Pourtant la comparaison des deux s'arrête où commence la relation des personnages. Folie collective dans Super, elle est ici légère, éclipsant souvent au second plan la mission pour s'attarder sur de longs dialogues où l'ambiguité du couple est révélée. Lorgnant tantôt vers une relation père/fille dont ils se nourrissent mutuellement et un éventuel pas qu'ils franchiraient vers une relation amoureuse (type Lolita, dont ils se moquent, mais qui n'est pas si facile à réfréner pour ces deux âmes perdues). Le défaut comme la plus grande qualité de ce film est son absence de dramatisation, de grandiloquence, pour des actes qui sont pourtant dramatiques en eux-mêmes. Alors que leurs cibles se présentent à nous comme celles que nous pouvons voir tous les jours sur notre écran de télévision, le contexte vient nous rappeler que derrière cette bulle qu'ils se sont crées se cache toujours un malaise sourd que les héros compensent l'un avec l'autre, et que le film tend à dissimuler, jusqu'à la voie sans issue finale. Les sentiments que l'apathique Joel Murray (frangin de Bill) n'exprime pas n'en deviennent que plus poignant lorsqu'ils explosent. On se retrouve au final avec un film un peu malade dont on peut se dire qu'il aurait gagné à être moins brouillon, mais qui aurait perdu à ce moment des instants superbes.

5/6
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Message  Le Docteur Ven 14 Sep - 10:46

A fantastic fear of everything de Crispian Mills & Chris Hopewell

Une comédie noire anglaise héritière d'Edgar Wright de par sa réalisation inventive et stylée, et qui est plutôt drôle (ce qui est bien pour une comédie!). On part d'une longue introduction centré sur les peurs du héros, un écrivain intéressé par les tueurs en série. Des peurs incontrôlables qui finissent par l'empêcher de sortir de chez lui. Plus tard, se rendre au lavomatic devient la pire des épreuves. Crispian Mills sait très bien rendre cette angoisse pour laquelle le moindre geste est anticipé, mais c'est un peu longuet. Tout devient plus intéressant lorsque notre héros et une jeune femme se font kidnapper par un tueur en série d'un genre très spécial. Cette dernière partie prend une tournure aventureuse, savoureuse et originale. Le défaut du film est finalement le même que celui du voyeur de Michael Powell, qu'il se plaît à pasticher de temps à autre (ce qui est un bon choix, parcequ'il est bien difficile d'arriver à la moitié du talent de Powell), à savoir mettre trop en avant la psychanalyse. Cependant, le choix de l'animation et du conte (partie de l'autre réalisateur, Chris Hopewell) rend cette thématique moins lourde, autant que l'humour dans le lien entre le tueur et l'écrivain, qu'on nous avait déjà glissé au début du film, fait doucement mouche. A fantastic fear of everything a aussi Simon Pegg, ce qui n'est pas peu.

4,5/6
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Message  Le Docteur Sam 15 Sep - 13:13

Down Terrace de Ben Wheatley

Premier film du réalisateur de Kill List, il se pose comme un version plus longue de la première partie de celui-ci, avec le quotidien d'une famille qu'on devine progressivement être moins normale qu'elle ne l'est. Encore des hors-la loi, qui semblent cotoyer le milieu depuis des générations et ne pas pouvoir s'y dépêtrer. Le film est plus intéressant lorsqu'il aborde la pression des parents sur le fils, qui devra, aidé de sa dulcinée de fortune, couper le cordon d'une manière radicale. Le final est le seul élément surprenant du film, mais le tout reste assez plaisant à regarder.

3,5/6

Touristes!
de Ben Wheatley

Après Down Terrace et Kill List, le nouveau Ben Wheatley fait oeuvre d'un peu plus de légèreté, mais il n'abandonne pas pour autant sa réalisation "réaliste". L'humour méchant est plus présent, se rapprochant du style de la ligue des gentlemen (la mort du chien MrGreen ). Les dialogues sont souvent d'une absurdité réjouissante et le film parvient même à être malsain à certains moments, en particulier grâce au personnage de Steve Oram qui conserve un mystère en dépit de sa normalité. Lorsque la copine renchérit dans le jeu de massacre gratuit, le film tombe dans l'accumulation, mais ça reste distrayant. Coté B.O, tainted love de Soft Cell, du Krautrock et même Frankie goes to Hollywood! Le final est encore plus surprenant que les deux premiers films de Wheatley. Les personnages, particulièrement veules, empêchent toute forme d'empathie, ce qui est un des défauts des films de Ben Wheatley qui empêche de retenir le film dans sa globalité plutôt qu'une poignée de scènes.

4,5/6

Excision
de Richard Bates Jr.

Entre le Gregg Araki pré-Kaboom et le Lucky McKee de May, Excision met en scène une ado marginale qui mélange ses fantasmes de chirurgie et sa sexualité naissante. La pauvre n'est pas aidée car les figures institutionnelles qui veulent la faire entrer dans les rangs sont John Waters (en pasteur psy), Traci Lords (en maman dépassé), le papa de Laura Palmer (en proviseur Bushiste), Alex d'Orange Mécanique (en prof de maths) et le pharmacien taré de desperate Housewives (papa de la jeune fille). Annalynne Mac Cord domine ce beau monde dans un rôle bien plus profond que celui de la lolita pétasse qui excitait le Dr. Mcnamara dans Nip Tuck. Sans l'excès de scènes oniriques, le film aurait pu être très bon, surtout que la scène finale qui justifie de classer le film dans la catégorie horreur est vraiment bien amenée.

4/6
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Message  Le Docteur Dim 16 Sep - 21:48

Dredd de Pete Travis

La première chose qui ressort de ce reboot/nouvelle adaptation est que y'a un vrai problème de réalisation, ce qui fait qu'on a l'impression de se retrouver devant un DTV à moyen budget. Le film est fidèle à l'univers de Judge Dredd mais manque d'ampleur, malgré quelques bonnes idées disséminées ça et là. Le pitch reprend celui de The Raid qui avait fait ça en nettement mieux, d'où pas mal d'ennui sur la première partie, puis le temps passe mieux lorsqu'on se dit que ça sera pas un gros film et qu'il faut le prendre pour ce qu'il est. Karl Urban est génial en Dredd.

3/6
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